Ophiussa est pour moi un lien tantrique qui s’est révélé être aussi une évidence. Je me suis interrogée quelques temps sur le nom que j’allai donner à ce site, avant que je ne me décide pour GéoBioTantra, optant pour la simplicité de la compréhension. J’ai cependant une affinité particulière avec les nagas, ces êtres mythiques de la tradition asiatique, mi-homme mi-serpent, incarnant notamment le pouvoir des forces souterraines de la Terre et les trésors qu’Elle recèle. Je vous parlerai certainement de cette sympathie au fur et à mesure de l’écriture de ce site. Le logo de GéoBioTantra porte d’ailleurs cette connexion avec les puissances serpentines. Aussi, je pensai appeler le site Lilanaga, le jeu du serpent, ou le serpent du plaisir, le charme de la montagne, le lieu de la mesure, la beauté du cobra, nombreuses sont les traductions possibles à partir du sanscrit qui permet à l’esprit d’engager le monde poétique et ses multiples associations et niveaux de compréhension. Lors d’une exploration dans le Gard, je trouvai même à l’époque, à l’automne 2019, une tribu celtique appelée les Samnagenses, sur le site antique de Gaujac sur lequel est situé un oppidum occupé avant l’arrivée des Romains. Les Samnagenses (habitants de la ville de Sam-naga) sont un peuple de Gaule narbonnaise décrit par Pline l’Ancien dans son ouvrage Histoire naturelle (III, 37). Voici la présentation d’Ophiussa que mon amie et consoeur Yolanda de Galicia a écrite et que j’ai traduite, afin de vous éclairer sur la signification du symbole d’Ophiussa.
Voici un voyage au cœur des mystères païens de la Galice d’hier et d’aujourd’hui, en partant de Marseille, la terre de genèse du GéoBioTantra…
Ophiussa : la terre des serpents
Ophiussa est le nom que les anciens grecs ont donné à la Galice et au nord du Portugal. Il signifie la Terre des Ophis, ophis étant le nom grec pour serpent. On connait très peu de choses sur la manière dont les gens vivaient dans ces temps très anciens, il y a probablement 10000 ans, il y a peut-être plus longtemps, mais ils étaient Pagan, païens pour sûr, des indigènes européens blancs pour être plus précise. Il n’existe pas vraiment de sources écrites, juste quelques témoignages d’époque romaine, tel que le poème Ora Maritima (La Côte Maritime) de Rufus Avienus Festus écrit au 4eme siècle avant notre ère et tiré d’un manuel de navigation datant de 600 avant notre ère, appelé le Massaliote Periplus. L’existence du Massaliote Periplus est remise en question par certains académiques (NDT : Massaliote est : celui qui est de la Marseille antique) ; sa géographie peut être vague, mais la référence aux Oestrymnis a été confirmée.
Le poème a été écrit en latin et en voici un passage pertinent :
Revenons au détroit dont nous avons déjà parlé. Au-delà de ce détroit, la mer développe un vaste golfe jusqu’à l’île Ophiuse ; et des rivages de l’île si l’on retourne vers cette partie de la mer Intérieure qu’on appelle Sardienne, à l’endroit où j’ai dit que l’Océan pénètre dans les terres, on compte sept jours de marche. Ophiuse offre un déploiement de côtes égal à l’étendue qu’on donne à l’île de Pélops dans le pays des Grecs. On l’appelait d’abord OEstrymnis, car son territoire et ses champs étaient habités par les OEstrymniens ; mais la multitude des serpents chassa les habitants et donna son nom à cette terre abandonnée.
Tout le monde sait que les livres d’histoires ont été écrits par les vainqueurs et éventuellement, les romains et leurs convertis, vecteurs du parasite de contrôle d’esprit qu’on appelle religion, ont systématiquement éradiqué les cultures européennes préexistantes et la plupart des preuves qu’elles aient même pu exister. Cela continue aujourd’hui par d’autres moyens.
La nation celtique ne fonctionnait pas sous l’autorité centralisée du modèle de l’empire, mais était probablement la plus stable et prospère des civilisations qui a émergé sur ces terres. Je sens qu’il y a une grande valeur à réapprendre et à réimaginer à partir de la façon dont nous vivions en ces temps, pour retrouver ce qui a été détruit mais qui perdure dans la mémoire phylogénétique des peuples.
Beaucoup de ce que j’ai découvert à propos d’Ophiussa provient de l’histoire naturelle de cette terre, sa topographie, et par les interactions avec les habitants et les animaux qui y vivent. Les serpents sont apparus comme des signes, avec un timing délicieux à de nombreuses occasions, notamment lors de cérémonies de guérison. Les serpents venimeux ici sont les vipères, de la famille des aspics (NDT : adder en anglais) ; les druides du plus haut rang qui vivaient ici, dans la région de Monforte de Llemos, recevaient le titre de Adders. Ils portaient des amulettes de protection connues sous le nom d’œuf de serpent. Les celtes et les grecques anciens connaissaient les mêmes dieux et les mêmes déesses.
Il fut un temps où partout dans le monde, le serpent était adoré comme symbole de la Déesse Terre et était associé avec la sagesse ultime de la vie, la mort, la régénération, reconnu dans la kundalini, le pouvoir de Shakti résidant en chacun de nous.
Alors, est-ce que le serpent a chassé les Oestremnios d’Ophiussa ? Qui sait ? Mais j’en doute. Les Oestremnios était certainement un nom générique pour les Sefes et les Ofis. Les Oestremnios ou Estrímnios, comme ils sont appelés en portugais, étaient les habitants de l’extrême ouest de la péninsule ibérique, s’étendant de la Galice jusqu’à l’Algarve, bien avant que les Lusitaniens, les portugais ou les celtes arrivent sur ces terres. Les lignes temporelles sont floues et confuses. Certains écrits portugais racontent que les Oestremnios furent envahis par les Sefes et les Ofis, qui étaient un peuple de guerriers guidé par la déesse serpent Ofiusa, mais il n’existe pas de source vérifiable. Les serpents et les dragons caractéristiques des civilisations pré-cataclysmiques de l’ancien monde symbolisaient dans une large mesure, leur connaissance des pouvoirs destructeur et régénérateur de la Terre.
Cela vaut la peine de rechercher dans les théories et les études des cycles cataclysmiques de la Terre. Il y a d’excellentes indications à trouver mais aussi beaucoup de fourvoiements possibles, mais le problème central reste : que pouvez-vous en faire aujourd’hui ?
Dans le labyrinthe
La serpentinite est un genre de roche métamorphique qui se forme au niveau des dorsales océaniques où le magma est altéré par des fluides hydrothermaux. Cette altération qui se traduit par des veinules sur la roche correspond à la serpentinisation des péridotites mantelliques par hydratation (transformation des minéraux olivine et pyroxène en serpentine par réaction avec ces fluides). Les serpentinites affleurent notamment dans les ophiolites et dans des zones de fracture sous les océans. Dans certains lieux tels que la Galice et le nord du Portugal, la serpentinite se trouve en surface. La serpentinite est magnétique grâce à sa haute teneur en magnétite (oxyde de fer). Ainsi Ophiussa est, quasi littéralement, la terre de la roche serpentine.
Il émane une force très protectrice de cette terre, et c’est probablement la raison pour laquelle cette région semble à peu près intacte. Les villages abandonnés dénotent résistance plutôt que ruine. Il n’y a pas de gentrification ici et vous pouvez entendre l’innocence dans le rire d’une vieille femme en chasuble bleue et vous le remarquez aussi dans les yeux pétillants de l’octogénaire quand il drague la serveuse. Rien n’est perdu. Le sel de tout ce qui a vécu ici épice encore la terre.
Les pétroglyphes que l’on voit ici sont très similaires à ceux qu’on trouve dans d’autres parties du monde : serpents, spirales, labyrinthes et scènes de chasse. Il est difficile de dater les pétroglyphes. Ils sont généralement dits avoir été faits à l’Age du Bronze, entre l’Age de Pierre et l’Age de Fer, entre 5000 et 1000 ans avant notre ère, mais cela n’est pas certain. Il est clair que les anciens artistes qui ont gravé ces images voulaient communiquer quelque chose qui leurs était important et qui perdurerait dans le temps, comme avec les grands monuments tels que les Sphinx et les pyramides, cependant les anciens européens païens n’étaient pas intéressés par les constructions. Il est tentant de projeter notre impression d’écartement du danger sur ces vestiges et de penser à eux comme des avertissements venant d’un lointain passé, mais la vérité est que nous ne saurons jamais ce que nos ancêtres projetaient vraiment. Cependant, nous pouvons laisser ces images parler pour elles-mêmes.
De tous ces modèles créatifs, c’est le labyrinthe qui capture le plus votre imagination. Surtout lorsque vous trouvez des variations de ce même labyrinthe gravé sur la surface de roches par les peuples préhistoriques partout dans le monde !
Tout le monde connait l’histoire du héros Thésée, qui s’aventura dans le labyrinthe pour tuer le Minotaure – une créature contre nature, un homme avec une tête de taureau, à qui les enfants étaient sacrifiés afin qu’il les dévore. Le mot labyrinthe vient probablement du pré-grec et minoen associé par certains à λάβρυς, lábrus (« labrys, hache à double tranchant »), votive et sacrée chez les Minoens. Le mot a dû désigner le palais de Minos, à la légende duquel il est étroitement lié. Autrefois la plupart des labyrinthes étaient univiario ou unicursaux, à savoir qu’ils se composent d’un chemin tortueux unique qui conduit inexorablement en leur centre ; le labyrinthe est devenu ensuite synonyme de multiviario ou le chemin multicursale. Certains disent que le mot dérive du grec laura, qui signifie rue étroite ou passage. NDT : En français on utilise le mot dédale, qui fut le nom d’un personnage de la mythologie grecque, père d’Icare, qui aurait conçu le labyrinthe de Crète pour enfermer le Minotaure. De δαίδαλος, daídalos signifiant rusé, ingénieux.
Les labyrinthes préexistent les religions. L’Eglise chrétienne commença à inclure des labyrinthes aux 11eme et 12eme siècles dans ses édifices, dont le plus connu est celui de la Cathédrale de Chartres, qui fut auparavant un haut lieu druidique et qui porte toujours sa connexion aux énergies de la Terre en se nommant notre Dame et en révérant Notre Dame de Sous Terre, une Vierge Noire parmi tant d’autres en France.
Pour moi, le labyrinthe est un simple diagramme représentant le chemin du guerrier, la manière de vivre intentionnellement : cela me conforte lorsque je m’assigne un objectif qui m’emmène dans l’inconnu, de savoir que je retournerai au monde ordinaire avec quelque chose qui en vaut la peine – il ne s’agit pas d’un aller simple. Le voyage intérieur requière intention, persévérance et courage (conduite masculine), mais je sais également qu’aussi longtemps que je reste fixée sur mon but, je ne peux pas me perdre, le chemin serpentin me guide et la nature (le principe féminin symbolisé par Ariane) m’a donné toutes les armes et les talents dont j’ai besoin pour accomplir mon objectif afin d’amener ces réalisations dans le monde ordinaire. NDT : Ariane, fille de Minos, aida Thésée à vaincre le Minotaure et à sortir du labyrinthe. Son nom vient du grec ancien Ἀριάδνη, Ariádnê signifiant « très noble ».
Les labyrinthes gravés dans la pierre sont le témoignage que les peuples qui le tracèrent connaissaient la magie de l’histoire du chemin individuel. Il n’y a en fait rien de mystérieux dans ce processus. Que vous vous décidiez à résoudre un problème, à vaincre vos ennemis, à créer quelque chose de nouveau, à améliorer votre santé ou à transformer votre vie d’une quelconque manière, vous commencez toujours à l’entrée du labyrinthe pour vous aventurer dans l’inconnu, et que vous le sachiez ou non, vous êtes toujours guidé sur ce chemin visionnaire par la Grande Mère. L’effet d’onde de forme des empreintes labyrinthiques gravées joue toujours un rôle dans la vie de ceux qui vivent proches de la terre aujourd’hui. Lorsque je contemple l’image du labyrinthe, cela me rappelle ce processus et redonne de l’élan à mon pas. Comment élimine-t-on les toxines et les parasites qui nous affligent tous ? Faîtes en votre but, en le plaçant au centre du labyrinthe, suivez votre chemin et vous ne pourrez pas échouer. Peut-être est-ce pour cela que le labyrinthe fut utilisé comme amulette protectrice par les Celtes qui vécurent en Galice longtemps après les Oestremnios, tout comme les nombreux autres païens à travers le monde.
Ré-imaginer le serpent
Le serpent sous-tend le fonctionnement occulte du labyrinthe. La tradition judéo chrétienne a démonisé le serpent afin de briser la connexion aux anciennes pratiques païennes. Dans les traditions anciennes, le serpent représentait la nature féminine créative et afin de le remplacer par un dieu mâle unique fondamentalement peu sûr de lui et donc contrôleur, il devait devenir une créature inspirant la peur et l’aversion, plutôt que la révérence. Les écrivains de la bible inventèrent le marchand d’huile de serpent afin de détourner le peuple et le maintenir éloigné de la Grande Mère, notre source de pouvoir. L’agenda reptilien est un autre volet du plan de domination du monde désigné à maintenir les chercheurs de vérité dans une quête après quelque chose qui ne peut en fait exister car contre-nature.
Il n’y a pas de chemin de retour dans les spires lovés de la Grande Mère, même si cela semble désirable. Vous ne pouvez pas vous sou-venir d’une créature qui ne peut venir puisqu’elle était là avant vous. Cette notion renvoie à la correspondance entre le serpent et la Sagesse inconsciente qui est incapable de devenir consciente, mais cela est souvent senti comme supernaturel. L’esprit ‘mainstream’ vous donne seulement deux options pour interagir avec le Supernaturel : le ridicule ou la peur. Si vous avez à interagir avec le ‘mainstream’, lui renvoyer le ridicule peut-être une option saine, mais je préfère passer mon temps et mon énergie dans le monde naturel. Il existe de nombreuses niches dans le monde, où l’inconscient de semble pas avoir de difficulté à se faire connaître, et où la ré-imagination peut prendre racine, et c’est une très bonne idée de trouver la vôtre, si vous le pouvez.
Les nombreuses œuvres d’art, les mythes et les anciens textes qui parlent du serpent divin, le décrivent comme un symbole ou un attribut d’une divinité, ou d’un pouvoir supernaturel qui appelle à être reconnu, apprivoisé et absorbé à chaque génération. Le symbolisme du serpent signifie souvent la guérison, comme Asclépios, le dieu grec de la médecine qui fut si habile dans son art qu’il était capable de ramener un mort à la vie. C’était un crime contre l’ordre naturel et par conséquent Zeus le détruisit avec sa foudre. Asclépios est généralement représenté en tenant un bâton sur lequel un serpent s’enroule, et cela est devenu le symbole de la médecine moderne, le caducée. Les bâtons au serpent enroulé faisaient fureur dans l’ancien temps, Hermès en avait un, le dieu sumérien Ningizzida aussi (ancêtre de Gilgamesh, ou un autre nom pour la kundalini ?), de même que la bible est remplie de baguettes et de serpents. Après sa mort, Asclépios fut honoré en se voyant octroyé une place parmi les étoiles, en tant que treizième constellation nommé Ophiuchus, le Charmeur de Serpent.
Le Folklore de toute la Galice, du Portugal et d’Astérie raconte les mêmes histoires de moiras ou mouras encantadas, des êtres féminins supernaturels, qui sont les gardiennes des seuils du monde invisible mais qui sont contraintes de cacher leurs pouvoirs supernaturels dans un état de trance tel que le somnambulisme. On dit qu’elles apparaissent le plus souvent comme des damoiselles magnifiques peignant leur long cheveux dorés, roux ou noirs, assises près des sources, des ponts, des rivières, des puits, des grottes, des vieux bâtiments, châteaux ou trésors cachés, en attendant que quelqu’un, généralement un homme, vienne briser le sort qui les entravent. Il existe également une jeune femme, heureuse d’être enceinte, qui cherche une sage-femme pour l’aider à accoucher et occasionnellement une femme mature, qui est considérée être la Maîtresse des Mégalithes, qui crée des formations rocheuses et des dolmens en claquant des doigts. Les serpents sont dits annoncer la présence d’une moura, et certaines mouras prennent une forme à moitié femme à moitié serpent, comme les naginis de la mythologie hindoue. D’autres changent de formes, et sont toujours bienveillantes et ne jouent pas de mauvais tour. Les légendes racontent que si un homme embrasse une moura, elle lui donnera des trésors et fera de lui un roi, l’accompagnera dans la vieillesse et lorsqu’il meurt, elle régénèrera sa jeunesse et trouvera un autre homme à rendre souverain. De nombreux chercheurs considèrent les mouras être une variante locale des moiras grecques, les trois sœurs qui déterminent le sort des dieux et des hommes. Je ne doute pas du tout de la validité de leurs recherches, cependant cette notion renvoie plus à des recherches d’ordre purement intellectuelles, plutôt qu’à une interaction avec la Terre. Pour moi, les mouras ne semblent pas être impliquées dans le destin de cette manière. Je les vois comme des esprits élémentaux de la Terre, les cheveux noirs représentant la terre riche du sol forestier, le roux pour le minerai de fer et le doré pour l’or que les romains ont exploité sur ces terres. Si vous voyez la moura, en la voyant réellement dans toute sa beauté glorieuse et supernaturelle, et que vous tombez amoureux d’elle et que vous l’honorez, elle vous donnera les clés du royaume magique, ainsi que les richesses pour vous soutenir pour le reste de votre vie.
Sagesse Vitalité et protection
En écrivant cette introduction à Ophiussa, la Terre des Serpents, j’ai tenté de partager quelque chose qui ressemble à tomber amoureux avec la Terre et qui montre comment Elle vous aime en retour avec super-abondance. Il y a plus à venir. Son désir pour vous est que vous tombiez amoureux de la terre où vous vivez. Cela n’a rien à voir avec une illusion romantique, mais c’est la base de la survie. Vous pouvez vous préparez autant que vous voulez, c’est une bonne idée, mais si vous n’ouvrez pas votre cœur à la Sagesse Supernaturelle de la planète où vous habitez et ne l’invitiez à aiguiser vos instincts et à perfectionner votre intellect, vous serez debout sur la plage lorsque le tsunami frappera.
En récupérant le fil des guerriers qui défendirent Ophiussa pendant des centaines d’années, ceci est une nouvelle version du talisman de protection, incorporant le labyrinthe et le serpent.
Yolanda de Galicia
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