Et si de nouvelles possibilités, de nouvelles occasions pour que quelque chose se produise, n’ayant pas encore eu lieu, arrivaient par un frémissement libre, un frisson libérateur, un tremblement offert, une vibration divine dans le cœur caché de l’univers ? Le tremblement serait alors un signal dans l’activité d’innombrables mondes, jusque dans nos corps ici sur terre. Avec l’écho silencieux de la vibration au sein de l’Eternité, le temps commence. La vie pulse.

Avez-vous déjà trembler de peur, peut-être de froid, de colère, de rage, de douleur ou de fatigue ? Ou peut-être à la suite d’un choc, ou d’un accident, ou d’un sentiment de détresse profond ? Peut-être en allant au tableau devant ce professeur honni, ou sur scène pour cette première représentation ? Trembler ne semble pas quelque chose de vraiment quotidien, de prime abord, dans une vie ordinaire, s’il ne s’agit pas d’une pathologie telle que les jambes sans repos ou Parkinson. Et pourtant… On peut trembler rapidement lorsque le corps se repose le soir en position allongée et une vibration de décharge électrique parcourt les membres surtout, parfois le corps entier. Trembler pendant une méditation peut signifier que votre corps s’adapte à un chargement d’énergie ; ou lors d’une quelconque pratique  du corps conscience, lorsque les canaux subtils sont nettoyés par la Grâce de la Grande Mère, ce courant Kundalini qui nous traverse et élimine ce qui lui fait obstacle afin que l’énergie circule librement. Il y a aussi les tremblements délicieux et les frissons de plaisir sous la main de votre amour,  les ondulations de l’orgasme, et les tremblements qui accompagnent l’enfantement et ceux occasionnés par la montée avec les plantes de pouvoir. Il arrive également de trembler dans des postures de trance extatique (bientôt sur Géobiotantra). Finalement, on tremble bien, lorsque quelque chose de non ordinaire, de pas banal, nous arrive. Ca va trembler Mama!

On connait aussi les tremblements de terre, lorsque le dragon MahaKundala terrestre s’ébroue d’autant plus que l’énergie terrestre se déplace plus librement chaque jour; la Terre peut exécuter une touche correctrice précise dans son corps, et dans notre corps, de nombreuses façons, via et sur Sa grille dynamique dans laquelle nous sommes insérés et Ses actions ont une signature incomparable. Ce sont des manifestations plutôt spectaculaires de vibration que l’on peut voir ou sentir. Mais en fait, c’est toute cette réalité qui tremble, tous ces éléments fondamentaux qui composent cette réalité, qui vibrent à des fréquences différentes et qui fait que cette réalité émerge, apparait et disparait continuellement, perpétuellement. Cela aussi, vous pouvez en faire l’expérience, lorsque votre conscience se place en elle-même, profondément, et la réalité commence à être perçue comme des particules ou de fines vibrations de l’esprit et de la matière, chacune surgissant et disparaissant complètement à une vitesse fulgurante. Cette expérience est marquée par des capacités perceptuelles considérablement accrues, où on est apparemment capable de percevoir le début et la fin de chaque sensation. C’est toute la Nature qu’on appelle transitoire, qui tremble, trésaille, trépide, pulse et vibre.

La médecine du tremblement

Il existe une ancienne médecine du tremblement, actualisée par certains de nos jours comme le très sympathique érudit, thérapeute, musicien et chaman Bradford Keeney qui a dirigé des expéditions à travers le monde pour étudier les pratiques de guérison culturelle ; il considère la médecine du tremblement comme un catalyseur du  sauvage, de l’extase, de la dévotion et de la joie.

Le mouvement extatique du corps humain est l’une des techniques les plus anciennes utilisées par les chamans et d’autres pour apporter des avantages thérapeutiques aux membres de la communauté. L’une des raisons pour lesquelles les tremblements n’ont pas été pris au sérieux dans les cultures les plus alphabétisées et les plus développées sur le plan technologique est qu’ils ont été considérés comme « des signes de détresse mentale, de troubles neurologiques, de psychopathologie, de dissociation psychologique ou de possession par les esprits ». Ce genre d’incompréhension et d’erreur a été dirigé contre les religions les plus extatiques d’Afrique où la danse sauvage, les sauts de haut en bas ou les tremblements de corps sont la norme. Une autre perception erronée qui doit être dissipée est que le mouvement extatique signale qu’une personne est « hors de contrôle », de sorte que nous caractérisons immédiatement cette personne comme malade, mauvaise ou folle. Keeney souligne qu’en Occident, nous avons adopté les techniques de méditation de l’Asie comme étant salutaires. Mais le temps est venu pour nous d’admettre qu’un nouveau paradigme pour la médecine est nécessaire qui honore « à la fois l’excitation et la relaxation en tant que co-composants nécessaires à la réalisation la plus complète de la réponse de guérison ».

Osho, ou Rajneesh a d’ailleurs mis au point des méditations actives qui, basées sur ce principe d’excitation et de relaxation, commencent avec une étape physique intense telle que: une respiration chaotique, de la danse, secouer le corps – tout pour aider la personne à se débarrasser des tensions et du stress qu’elle a accumulés. Ces étapes actives sont suivis par des étapes ultérieures de relaxation et d’immobilité ; c’est durant ces derniers que la méditation peut survenir. Après s’être épuisé avec autant d’activité physique, il est beaucoup plus facile pour beaucoup de gens aujourd’hui à s’asseoir et se détendre dans le silence. Même dans le Yoga traditionnel, si l’on suit le dinacharya ou un programme journalier basé sur la loi naturelle, il est recommandé de faire quelques exercices de yoga, et de pranayama avant de méditer, pour équilibrer le système nerveux, afin de glisser plus facilement dans le silence toujours présent.

Pour Keeney, qui est un vrai bhakta, ou adorateur de la divinité, trembler est la clé fondamentale qui ouvre les portes de la nature. Il écrit sur les Bushmen du Kalahari, la médecine japonaise et les shakers indiens qui utilisent tous « la réponse d’excitation » pour s’ouvrir à un lieu expérientiel où la vision et l’imagination peuvent s’ébattre ensemble, et que l’on peut appeler transe. L’un des chapitres dans son livre ‘shaking medecine’ traite des Quakers (les disciples de George Fox) et des Shakers (dirigés par Ann Lee) qui ont été persécutés et souvent emprisonnés pour leur adhésion à la pratique du mouvement extatique.

Cette atmosphère de persécution fait grandement penser à la manie dansante, nommée danse de Saint Guy ou encore Chorée par Paracelse, avec l’épisode des danseurs fous de Strasbourg. Le 14 juillet 1518 (drôle de date…), Frau Troffea sort dans la rue et se met à danser sans pouvoir s’arrêter pendant une semaine. L’histoire aurait pu finir là mais le phénomène individuel devient collectif et jusqu’à la fin du mois d’août, un chroniqueur dénombre 400 habitants, hommes, femmes, enfants, ayant succombé à une manie similaire. Une épidémie qui provoqua la mort de nombreux danseurs, par épuisement ou déshydratation, selon les mauvais dires. Pour la médiéviste strasbourgeoise Elisabeth Clementz, qui a étudié des témoignages datant de cette époque, ces danses n’auraient en réalité pas fait de victimes. Pour Paracelse, il s’agit d’une révolte des femmes contre la tyrannie conjugale. D’autres spécialistes évoquent l’ergotisme, une ‘intoxication’ par le seigle qui provoque des convulsions pour ne pas dire un trip d’acide ; pour le romancier Jean Teulé, qui a popularisé cette histoire, c’est le désespoir qui a poussé les gens à danser. Transe collective, pathologies neurologiques, empoisonnement… Les hypothèses de l’origine de cette « peste dansante » sont nombreuses. Une contamination qui s’explique par le contexte historique de cette période remplie d’interdits, de superstitions et de misère. « La danse a pu être une sorte de libérateur. » A l’époque, les autorités ont en effet conseillé aux « malades » de continuer à danser. « Mais la danse peut avoir des effets bénéfiques », « La danse permet de réduire les troubles liés aux maladies neurologiques », souligne la chercheuse Iris Chabrier-Trinkler, spécialiste des troubles de la reconnaissance des émotions dans la maladie de Huntington. La maladie d’Huntington provoque des mouvements désordonnés. L’idée est de partir de ces mouvements qui font peurs, pour en faire une danse, comme pour détourner la maladie », souligne le danseur-chorégraphe Philippe Chéhère. Exorcisme émotionnelle par la danse et la trépidation. Je pense qu’on les a fait passer pour fous, cette congrégation de danseurs extatiques que les ennemis de l’humanité zombie abhorrent.

Bradford Keeney a une place spéciale dans son cœur pour les services animés de nombreuses églises afro-américaines où le tremblement est régulièrement pratiqué. Il souligne que dans certaines congrégations, l’arrivée du Saint-Esprit est signalée par un sifflement qui se déplace d’une personne à l’autre. Ce genre de chose était considéré comme le « vent qui se précipitait » associé au Saint-Esprit qui est venu à la Pentecôte. Le vent magnétique de l’esprit qui se manifeste lorsque suffisamment de charge s’est accumulée. Keeney note que la médecine de tremblement est différente des derviches tourbillonnants du soufisme ou de la danse extatique moderne de Gabrielle Roth.

Petite pause avec ce film d’une cérémonie des  Bushman, à laquelle Brad participe. J’espère que vous comprendrez son improvisation jazz in english, car c’est lui qui accompagne par la voix ce qu’il joue. Tous branchés sur le courant ! Sinon, vous êtes mort. A quand nos réunions extatiques ? La guérison est communautaire.

Voici de quoi vous brancher volontairement. Bradford célèbre de nombreuses façons dont les tremblements sont thérapeutiques pour ceux qui l’essaient. Voici ce qu’il suggère :

  1. Concentrez-vous sur les bons sentiments, de préférence l’amour, la compassion et la gentillesse, et restez connecté à eux. Peu importe les mots ou les phrases, le cas échéant, qui vous viennent à l’esprit.
  2. Allumez de la musique rythmique fougueuse et commencez à remuer et à bouger.
  3. Peu importe que vos yeux soient ouverts, à moitié fermés ou fermés. Permettez-leur d’être dans la position qui leur semble naturelle.
  4. Activez vos muscles, en les remuant et en les déplaçant de la tête aux pieds.
  5. Augmentez progressivement le flux de respiration jusqu’à ce que vous respiriez rapidement.
  6. Adopter une attitude active à l’égard de l’excitabilité; encouragez-vous à trembler, à secouer et à frémir.
  7. Continuez aussi longtemps que vous le souhaitez.
  8. À la fin de l’exercice, laissez votre corps faire ce qu’il veut – s’allonger, s’asseoir, marcher ou tout ce qui lui convient.
  9. Faites-le quand vous le désirez, même une fois par jour, mais au moins une fois par semaine.

Keeney laisse libre cours à son imagination survitaminée et conclut avec cette image de ce qu’il appelle le « Life Force Theatre – le théâtre de la force de vie »  :

La façon de changer le monde, la révolution la plus importante qui changera les cœurs et les âmes, a lieu lorsque les gens commencent à danser dans les rues et appellent à l’élévation de notre esprit. Si vous voulez changer les choses, commencez à fredonner, à chanter et à siffler. La musique dans l’air fera tomber le sérieux qui maintient le climat de totalitarisme du tyran. Rire pour faire fondre le bord de la peur. Chantez et les forces de l’ordre sont réduites au silence. La plus grande peur des despotes et des dictateurs est la joie. Amenez les clowns, les joyeux escrocs et les imbéciles sacrés, et regardez les politiciens se faire sortir du bureau à coup de rire.

Tremblement spontané

C’est très intéressant tout cela, mais voici pourquoi je vous en parle, maintenant que Mercure est revenu direct.

Il y a quelques semaines, en fin de cycle lunaire, juste après l’Apogée de la lune (mémoire divine) dans les Jumeaux, et juste avant l’Equinoxe d’Automne, je faisais une séance de Yoga. J’en ai fait des milliers dans ma vie, et je pratique ces derniers temps plus pour m’entretenir, que pour repousser des limites, bien que toute séance bien établi dans son corps ait ce résultat. Ce fut donc, quelques postures debout, salutation au soleil, engagement des groupes musculaires principaux, rodage de la machine. Je me sentais tendue pendant la séance, un peu crispée, alors je n’ai pas forcé. Je m’allongeai sur le dos pour faire quelques abdos, 1, 2 , 3  crunch et mes cuisses se sont mises à trembler. Tiens tiens. Comme cela ne s’arrêtait pas, je gardais les genoux relevés, les tremblements continuaient. Il ne s’agissait pas d’une réponse physiologique et neurologique au travail acharné qui signale une fatigue musculaire, ni d’un problème de déshydratation, qui perturbe l’équilibre des électrolytes comme le sodium et le potassium qui transportent des impulsions électriques et permettent aux muscles de se contracter. Je me souviens alors des deux sessions de tremblement thérapeutiques neurogènes, que David Berceli a appelé TRE – Trauma Release Exercise – et de mes recherches sur le sujet en 2016. Il s’agit d’un mécanisme de tremblement inné qui peut facilement se déplacer à travers le corps en libérant des schémas de tension, ce qui aide à faciliter un plus grand sentiment de conscience intérieure et de connectivité somatique. J’y reviendrai plus tard plus en détail.

A l’époque, 2016, je pratiquais intensément le yoga postural, et les deux sessions TRE auxquelles j’avais participé n’avaient pas enclenché le mode tremblement de mon corps. Soit ma pratique suffisait à relâcher les tensions du corps, soit elle, ou mon mental peut-être, empêchait le mode relâchement des tensions dans le corps par tremblement, je ne saurai vous dire, la dernière possibilité ne résonnant pas trop avec mon côté sauvage et déconditionné qui s’est très tôt exprimé. Penser que je n’en avais pas besoin ne me parait pas très réaliste non plus. En tout cas, il y a quelques jours, j’ai pu en faire l’expérience, de cette ébrouement, et je sens que mon corps est heureux de pouvoir s’exprimer de cette façon aussi. C’est nouveau pour lui, et en même temps, il a toujours su le faire.

Ainsi, mes jambes tremblaient, se secouaient , et plus je laissais mon corps prendre le contrôle, plus les tremblements s’accentuaient ; ce furent d’abord les jambes, puis le bassin, puis la colonne et les épaules. Et cela trépidait, se secouait, ondulait, vibrait ; je sentais mon plexus sacré très activé, et des décharges énergétiques comparables à un courant électrique, non douloureuses, sortaient par mon coccyx ; la corde de branchement était active. Des émotions d’énervement et de frustrations remontaient de la boue inconsciente, et je riais aussi, et je prenais des respirations profondes de temps en temps, ou j’étais respirée. J’adore quand le corps prend le contrôle, qu’il me montre de quoi il est capable, ce qu’il sait faire, sans intervention de ma part. Cela s’est déjà produit d’autres façons, mais ne nous éparpillons pas trop. Le corps est fantastique ; le corps est intelligent, il est un portail, un pont, le corps est celui de la Terre. La Nature n’abandonne pas ses enfants, et me surprend toujours ; Elle agit dans la vie au travers de nombreuses avenues, et assez miraculeusement lorsque les conditions sont réunies. Et ici, il s’agit de nos capacités d’autoguérison, éveillées, actives et ô combien efficaces et fiables car venant de Bonne Source.

Je restais au sol entre  30 et 45 minutes à gigoter, à trembler, à laisser mon corps faire ce qu’il avait à faire, je ne voulais surtout pas intervenir et briser le miracle vital. Lorsque je sentis que mon corps en avait assez, j’effectuais la posture de repos traditionnel appelée Savasana quelques minutes ; toutes les cellules du corps étaient animées et vibrantes d’énergie, je me sentais bien, pas vraiment fatiguée, pas vraiment énergisée, juste bien.

L’Equinoxe arriva. Après réétude du TRE les jours suivants et sans pratique de yoga postural préalable, je m’engageais pour une seconde fois, cette fois-ci volontairement, dans une séance de TRE. Et cette fois ci, en plus des jambes, du bassin, le cou, les bras ont bougé aussi. Je me suis mise debout lorsque les trépidations de ma machine se situaient dans le haut du corps, afin que les mouvements ne soient pas empêchés par la surface du sol. Allongée, j’ai baissé une jambe, puis l’autre, et je tentai de sentir le chemin que prenait la vibration libératrice afin d’amener le corps dans la position adéquat, celle qui lui permet de se libérer sans se faire mal. Parce que les mouvements peuvent être très rapides et très amples. La chaleur se fait sentir avec toute cette activité. Le corps peut prendre des positions impromptues, étranges, notamment lorsque le cou est relâché. Mama l’osthéo-fascia thérapeute  cosmique n’hésite pas. Cela ressemble un peu à un exorcisme, de loin, en marchant vite dans l’ignorance. A se demander si certains cas de possession légère n’auraient pas été confondus avec notre mode naturel et inné de relâchement des tensions et du stress par le tremblement. Une danseuse folle ? Un mental ignorant ou infiltré par l’autre source archontique pourrait tout à fait s’affoler, résister, voire devenir vraiment fou, de peur ; l’égo n’aime pas perdre le contrôle. Mais bon, il suffit de changer de position pour reprendre le contrôle du corps, pas d’affolement.

Troisième séance : effectuée le lendemain. Le corps était moins prompt à partir, et je sentais un peu de feu dans les abducteurs qui avaient bien fonctionné la veille. Je pense qu’un jour de repos entre chaque séance prolongée est avisé. Je me suis mise au plus près de mon corps, glissée comme dans un gant, et j’ai pu mieux percevoir le voyage de cette vibration libératrice dans le corps, le chemin qui révèle la logique propre au corps : la symétrie des parties est respectée, raccorder et équilibrer le haut et le bas, le bassin qui fait la jonction jambes et torse et qui répond à son amie la mâchoire. Cette vibration crée une vague qui soulève le corps. Les premières minutes furent relativement calmes, et puis, on rentre dans les tissus couche après couche, et le corps se remet à trembler rapidement, presque violemment, un coup le bassin, ça remonte dans le torse, la colonne vertébrale ondule, le cou est balloté puis il se détend par un non non non continue, puis s’arrête pour étirer les trapèzes… L’un, puis l’autre. Fascinant. Je me suis mise debout, car les mouvements du bassin me semblaient plus aisés à laisser faire debout. L’ensemble du corps courait, puis saccadait de haut en bas provoquant un gros relâchement du torse et des épaules, très secoués. Toute la séance fut plus éclectique, entre ralentissement et accélération ; je pense que les pauses sont le moment où le corps cherche le prochain nœud sur la matrice conjonctive, ou pour passer à une autre couche, puis il tremble pour éliminer, puis se relâche à nouveau. Je riais, car des fois on ballotte, on est bercé, massé, on twerk, on court, puis c’est le coup de hanche frénétique, le joueur de tennis fou, la levée d’épaules à tout berzingue, ta meilleure danse africaine jamais effectuée, le bidibulle serpentin, un être d’eau et de vibration organiquement lié avec les lignes d’émanation de la Terre, puis à nouveau on balance, un ajustement, un étirement, une secousse, ici ou là, on sent le calme revenir, le creux de la vague dans le cycle organique, la matière s’organise, rythmiquement, les mouvements ne sont chaotique que pour le mental, c’est le chant du corps. Formidable. L’alignement est aussi physique. J’aurai difficilement fait mieux pour me défouler et jamais un contrôle ne peut opérer sur le corps étendu. Notre corps fusionne dans celui de la Terre et ne forme qu’un.

Le trauma et le corps conscience

Beaucoup d’entre nous ont été socialement conditionnés à obéir, à sourire stoïquement et à supporter de nombreuses manigances zombiques. Beaucoup font semblant que tout va bien, ne participant pas à la Vie Divine, supprimant les émotions nées de la Vérité, et s’auto censurent et ignorent le danger et les ennemis de l’humanité, tant qu’ils ont à manger dans leur assiette. La tête de Médusa et sa frénésie fut coupée par un champion grec du patriarcat. Les émotions et mouvements du sauvage effraient. Il y a également les expériences traumatisantes de l’enfance qui nous rendent plus hypersensibles au stress. Le cerveau et le corps peuvent se figer dans une « réponse anticipée au stress » ou une boucle cérébral de négativité. Cela entraîne une tension émotionnelle et physique chronique et une détresse mentale. Les émotions sont gelées alors que comme le nom l’indique, l’émotion est une énergie en mouvement. Les anciennes parties du cerveau sont coincées dans des stratégies défensives, ce qui nous rend serrés et contractés, prêts pour le combat ou la fuite ou le gel du corps.

Ces différents modes, combat-fuite-gel, sont régis par le système nerveux autonome. Il agit en grande partie inconsciemment et au-delà de notre contrôle direct. Un SNA qui fonctionne bien est vital pour notre santé et favorise la croissance et le repos. Le SNA régule également la réponse de l’organisme à la sécurité et au danger. Il a trois états: l’état parasympathique de relaxation (repos et digestion) et l’état sympathique d’activation et de défense (combat-fuite-gel) où le corps libère d’énormes quantités d’hormones de stress pour nous aider à surmonter le danger et nous tremblons littéralement de peur. Si ni se battre ni fuir ne sont possibles, notre corps choisit une troisième option : geler.

Être capable de passer sans effort d’un état à l’autre fait partie d’un corps sain et qui fonctionne bien. Cependant, le corps se sent plus à l’aise dans l’état parasympathique de relaxation. Dans cet état, la plupart de l’énergie dans le corps circulera vers les organes digestifs et les muscles seront naturellement tonifiés et détendus.

Les hormones de stress stockés dans l’organisme influencent négativement notre santé physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. L’activation répétée de la réponse au stress contribue à l’hypertension artérielle, favorise la formation de dépôts obstruant les artères. De plus, le stress provoque des changements cérébraux conduisant à l’anxiété, à la dépression et à la dépendance.

Malheureusement, parce que le corps et l’esprit sont liés, un comportement de suppression contre nature stocke le stress dans notre corps, et à long terme conduit à un excès d’énergie piégé dans notre corps, dans nos muscles profonds (squelettiques) et tissus conjonctifs (les fascias). Et dans celui de la terre, dans son propre système énergétique que l’on nomme en géobiologie la grille des réseaux terrestres.

Trembler est un mécanisme naturel du corps

Les animaux, dont nous faisons partie dans la grande ménagerie gaïenne, tremblent naturellement pour relâcher la tension après un événement mettant leur vie en danger. Vous voyez votre chien s’ébrouer après une rencontre houleuse avec un autre chien, ou la gazelle sautiller après avoir échappée à la gueule du lion. Le neurobiologiste Robert Sapolsky a écrit un livre intitulé Why Zebras Don’t Get Ulcers (pourquoi les zèbres n’ont pas d’ulcères). La raison en est que les zèbres et autres animaux savent comment dissiper le stress. Ils s’en débarrassent simplement et recommencent à vivre dans le moment présent. Le thérapeute en traumatologie Peter Levine a aussi écrit dans son livre Waking the Tiger (Réveiller le tigre), que les animaux ne souffrent pas de stress post traumatiques. La raison en est qu’une fois hors de danger, ils frissonnent, tremblent et libèrent le traumatisme de leur corps. Les tremblements servent à décharger la tension musculaire additionnelle qui a été nécessaire pour produire l’énergie pendant l’épisode traumatique. Ainsi ils évacuent les substances chimiques accumulées dans les muscles et libère la toile conjonctive de leur corps.

L’endopsyche de l’humanité possède ses propres moyens de guérison et de défense naturelle, cette capacité à recalibrer son système nerveux. Une trépidation contre une autre, une vibration pour une autre vibration. Trembler est le moyen naturel de relâcher la tension et de ramener le corps à son homéostasie. C’est une impulsion primaire à une situation stressante. Ces tremblements thérapeutiques auto-induits lors d’une session de TRE augmentent la résilience du corps car ils provoquent une relaxation profonde qui réduit naturellement les niveaux de stress et la contraction musculaire. Ces vibrations peuvent libérer des émotions allant d’un léger bouleversement à une anxiété grave, qu’elle soit causée par le stress au travail, une inquiétude excessive, un conflit dans les relations, un stress physique, des traumatismes causés par des accidents. Et puisque ce mécanisme de tremblement dans les muscles fait partie de notre comportement naturel en tant qu’humains, tout le monde peut en bénéficier.

TRE

Le Dr David Berceli est un expert international de l’intervention traumatique et de la résolution de conflits. Il est aussi le fondateur et PDG de Trauma Recovering Services (1998). Il est le créateur d’une série unique d’exercices de relâchement du trauma (T.R.E®). TRE est un ensemble simple d’exercices pour aider à réinitialiser les réflexes et les habitudes dans le système nerveux central. Il se compose de 6 ou 7 exercices, qui évoquent des tremblements naturels « neurogènes » de manière contrôlée et soutenue. Il s’agit d’une série d’étirements faciles, qui stresse les muscles du bas du corps et accumule des tremblements dans les jambes en premier lieu. Les vibrations naturelles sont encouragées à se déplacer dans le corps, sans essayer de les contrôler.

Les exercices sont inspirés de l’Analyse Bioénergétique, du yoga et du Tai Chi. Ils sont conçus pour étirer, stimuler ou fatiguer les muscles qui inhibent les tremblements. Ils préparent également le corps et l’enracinent. Lorsque les tremblements sont déclenchés lors de la dernière phase des exercices (en position allongée), il reste à les laisser se développer petit à petit et faire leur travail de relâchement pendant une dizaine de minutes lorsqu’on commence la pratique. Les exercices produisent le plus souvent d’abord des tremblements dans les cuisses. Ils vont entraîner des tremblements jusque dans les psoas, relâcher les tensions du sacrum et via la colonne vertébrale vont atteindre la nuque et la base du crâne. Les tremblements neurogènes thérapeutiques libèrent de puissantes contractions qui se répercutent dans tout le corps.

Fascias

L’oppression dans le corps provient en grande partie de l’oppression dans les fascias, le tissu conjonctif qui traverse les muscles certes, mais il s’agit aussi de l’ensemble des tissus qui enveloppent la majorité des structures anatomiques du corps. Ils constituent une suite tissulaire allant de la tête au pied, mais aussi de la superficie vers la profondeur du corps. A aucun moment le fascia ne s’interrompt, il prend simplement des relais sur les structures osseuses pour pouvoir parfaitement remplir son rôle. Présent à tous les niveaux du corps, il circonscrit non seulement chaque structure (muscle, organe, nerf, vaisseaux, os) mais il s’insinue également à l’intérieur de celle-ci pour former sa matrice et son soutien. Il érige donc et modèle la forme anatomique. Il ne s’interrompt qu’au niveau de la cellule qu’il baigne dans sa substance fondamentale. Par leur étroite relation avec le système nerveux central, ils participent à l’interconnexion corps/psychisme. Cette voie de communication permet d’expliquer comment les tensions fasciales sont impliquées dans l’anxiété, les réactions émotionnelles et de stress et plus largement dans l’équilibre somato-psychique. Neurologie, cicatrisation, perception du corps, transmission de la force, les fascias se retrouvent dans de nombreuses fonctions. Ce réseau global ou intranet corporel, participe à la perception de la position du corps dans l’espace, celle de nos sensations internes et au maintien de notre posture. Les fascias sont reconnus aujourd’hui comme faisant partie de notre matrice sensorielle ; c’est le plus grand organe sensoriel  du corps.

Grâce à leur élasticité et leur tonicité, les fascias absorbent et répartissent de manière harmonieuse les chocs physiques et psychologiques auxquels nous sommes continuellement soumis. Leur tension excessive ou leur crispation permet d’expliquer l’apparition de douleurs, de troubles fonctionnels. Lorsque vos muscles se sentent tendus, ce ne sont pas vraiment vos muscles qui deviennent « raides »; au lieu de cela, c’est le tissu conjonctif dans le muscle qui se raidit. Les fascias et les muscles ne peuvent pas être séparés car chaque muscle est enveloppé par les tissus conjonctifs ; ils permettent le glissement entre les muscles et chaque muscle doit pouvoir travailler de manière isolée. Les fascias possèdent aussi leur propre vibration. Les tremblements initiés par TRE semblent entrainer le recouvrement de la fluidité des fascias, et le mouvement est libéré. Et les tremblement semblent régénérer les blessures et lésions. Le corps essaye de se réparer lui-même.

Les fascias, qui constituent une matrice cristalline qui véhicule la lumière, composée d’eau pure vivante et de collagène principalement, sont accordés avec tous les aspects de nous-même. Ce système fibrillaire, à haute densité d’interconnexions, n’a pour but que de favoriser la vie, et donc s’adapte à tous les changements que l’on initie, et qui sont initiés dans notre environnement. Nous sommes un champ de résonance. Les fascias forment un continuum jusque dans l’espace autour de nous, et je suppose qu’ils s’allongent au-delà du corps dans leur aspect le plus subtil pour nous relier à la matrice de lumière de la Terre, la grille tellurique. Certains considèrent cette matrice de lumière comme le siège de l’âme, le lieu de résidence de son être spirituel, symbolisant l’essence de l’individu. Tout en vous est déjà connecté à votre esprit. Vous êtes ce corps subtil, cette architecture sensorielle. On est ce réseau, ce web vital. Au-dedans comme au dehors : c’est ainsi que la nature forme son réseau vital.

Psoas

La réponse involontaire de trembler est un mécanisme corporel qui, en libérant les tensions chroniques affectant la chaine musculaire des psoas, inverse les réponses défensives involontaires du système nerveux autonome résultant de trauma ou de stress. L’activation des tremblements permet de détendre rapidement les psoas et ce de manière non intrusive.

Les tremblements proviennent du centre de gravité, c’est-à-dire des muscles psoas. Le psoas attache le haut au bas du corps : c’est le seul muscle qui relie votre colonne vertébrale à vos jambes. C’est aussi l’un des muscles les plus fascinants et les plus importants du corps humain – physiquement, émotionnellement et énergétiquement. Le psoas est l’un des muscles les plus forts du corps, et l’effet et l’influence de celui-ci sur la structure interne du corps sont importants. Le psoas est impliqué dans presque toutes les actions et mouvements du corps. Même vos sentiments et vos pensées peuvent y être liés. C’est un véritable connecteur dans tout le sens du terme et donc un véritable muscle « yogique ». Notre diaphragme est subtilement mais profondément lié au psoas aussi, il influence donc la façon dont nous respirons. Au niveau du corps émotionnel, le psoas détermine grandement la capacité de se détendre et influence les sentiments de bien-être et de stabilité. Un déséquilibre du psoas peut causer de nombreux problèmes tels qu’une difficulté à se concentrer, rester assis ou se détendre, de l’irritabilité, tristesse, colère, fatigue, des problèmes d’endormissement ou de sommeil et problèmes digestifs. Un psoas éveillé et détendu permet la libre circulation de l’énergie subtile et contribue à une sensibilité accrue dans tout le corps.

Lorsque le psoas réagit au stress, c’est le muscle lui-même qui se resserre. Selon la façon dont vous étirez votre psoas, vous pouvez soulager la tension ou l’aggraver. Les exercices de TRE ont l’avantage de laisser faire le corps qui sait peut-être ou certainement mieux que vous comment s’étirer, même si vous pouvez l’aider en l’accompagnant, si vous avez une sensibilité corporelle et une connaissance de la biomécanique du corps. La tension et les traumatismes du passé sont mieux libérés par le corps lui-même, à son propre bon moment. Et lorsque cette libération de tension dans le psoas se produit, elle peut stimuler une libération spontanée de la tension à d’autres endroits.

Ces tremblements aident à réduire la suractivité dans l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénalien. Le système neuroendocrinien complexe du corps qui régule notre réponse au stress, nos émotions, le stockage et la libération d’énergie. Les tremblements qui proviennent du cerveau limbique (la partie du cerveau qui retient les émotions), envoient un signal que le danger est passé et que le système de combat ou de fuite peut s’arrêter. Ils terminent littéralement la réponse du système nerveux pour libérer l’expérience traumatique du corps. L’action qui avait été empêchée est bouclée, complétée et ne tourne plus dans le système comme un disque rayé. Les tremblements réduisent et éliminent la douleur, augmentent la mobilité et aident à la guérison des blessures récentes et passées. Cela libère l’espace en nous et autour de nous. L’énergie libérée peut être utilisée pour notre système immunitaire, la croissance, un sommeil réparateur, la digestion réparatrice, la libido, les cheveux, la peau et un esprit clair et serein, tous ces projets à long terme qui ne sont pas utiles pour fuir un tigre. Le corps animal veut seulement revenir à son propre fondement qui est relaxé, équilibré. Et le corps sait mieux que la raison ce dont il a besoin.

La libération physique pourra alors être traitée par le cerveau. Cela peut provoquer l’émergence d’émotions et de souvenirs fragmentés. Vous pouvez ou non vous souvenir de l’événement qui a causé le stress. Il peut sembler un peu étrange d’avoir des émotions fortes sans savoir ce qui les a causées. Et parfois, vous pouvez les relier directement à un événement, à une situation, une personne ou une habitude posturale répétitive. Pas besoin de chercher dans vos souvenirs, cela remontera et vous saurez intuitivement ce dont il s’agit, si cela doit faire sens pour vous. Sinon, ce n’est pas important car il s’agit d’un processus qui ne nécessite pas de parler de l’événement, du sentiment ou du problème.

Voici les 7 Exercices TRE étapes par étapes par Thierry Zibi. Si vous avez subi des traumatismes très graves, je vous conseille fortement de voir un expert qui vous rassurera et vous guidera pas à pas dans la libération.

Spontanéité

Ce qui caractérise mon expérience de tremblement, au-delà de la beauté du corps et de son intelligence, c’est son caractère spontané. Je ne suis certainement pas la seule à qui des tremblements spontanés sont arrivés, surtout sur un tapis de yoga. Cependant, la manière dont fait sens nos expériences, par elles-mêmes ou parce qu’on les contemple, permettent de les placer dans un contexte plus grand que soi, et de voir comment nos petites expériences personnelles s’insèrent dans un schéma plus grand et vaste, avec toujours la supervision de la Bonne Mère, la conscience de la Terre qui est pur amour et Sagesse Suprême. Créer un lien intime avec la divinité ne met personne au-dessus des autres, mais cela permet d’interpréter nos expériences sous un œil frais, lucide et bienveillant. La Nature guide, et d’un point de vue yogique, ce passage s’appelle Sahaja, action spontanée, naturelle, originale, la même qu’au commencement. On devient de plus en plus un récipient pour l’énergie divine afin qu’elle puisse se déplacer librement à travers nous et donc nous déplacer. C’est la transcendance qui nous atteint pour faire l’expérience d’une guérison profonde, où le contrôle est déjà abandonné. Comme une méditation active qui se déroule par elle-même, comme la fluidité sereine de la vie. La Force nous meut, parle à travers notre bouche, voit par nos yeux et sent par notre corps. Si le corps se réajuste, le corps de la Terre aussi. De nouveaux réseaux sont créés et d’autres disparaissent. Le TRE de la Terre passe par votre corps ; en tout cas, il est bien passé par le mien. Notre pouvoir est aussi le pouvoir de la Terre. Ce TRE spontané était un signal, une sorte d’initiation en réalignant mon réseau de fascias qui traverse mon corps et s’étend dans le corps de la Terre, dans sa grille tellurique d’ondes stationnaires. Nous avons besoin de collagène et de glycine pour soutenir le corps physique alors qu’il construit de nouvelles structures. Nous avons besoin d’eau structurée qui résonne avec l’eau cristalline de nos fascias. Est-ce un hasard si le week end d’après, je me retrouvais sur les eaux calmes d’une Dame rivière, extatiquement submergée de beauté et de sagesse fluide ?

De plus en plus il est de moins en moins besoin de maintenir une pratique spirituelle acharnée pour se faire emporter par l’onde sacrée et pour être guidé spontanément, dans la vie quotidienne, de la manière la plus élevée et la plus curative qui soit. La guidance s’opère par Ses touches d’une précision incomparable, et toutes les conditions sont réunis pour que vous ne passiez pas à côté du message, à tous les étages de l’être ; la Nature s’ouvre à vous, dans le corps et dans l’esprit. La Vérité vous trouve.

La voie du tremblement en tant que modalité de guérison nous permet de faire face au changement, d’exprimer l’amour, d’explorer le sauvage, de sonder notre sagesse intérieure, de laisser aller les attachements, d’incarner la prière profonde et de libérer nos esprits, nos corps et nos âmes. Il ne s’agit pas seulement de mettre de côté l’esprit singe et d’être dans son corps, il s’agit de faire un avec son environnement, de faire un avec le courant et vous sentez alors toute la fluidité des choses et le changement constant du corps, cette pulsation née dans le cœur caché de l’Univers. Ça c’est Géobiotantra.

Je suis le thérapeute dynamique en mouvement libre,

Le calme dans la fluidité,

le nœud de tension des flux étranges transformateurs.

L’énergie se déplace en vagues, en spirales et en lignes

différentes formes génèrent des énergies spécifiques,

Sur la terre ou à partir des étoiles.

Ô Divin Sacré, Secoue-moi !

ST, deuxième cycle de Sodashi 2022, Provence

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