Toute gloire à celui dont la forme est l’essence de toutes les émotions divines!
Bhaktirasāmṛtasindhu
Voici un petit tour dans la magie de l’amour ; il va il vient à tous les étages, lie et délie les rencontres sociales, intimes et mystiques, et entitre nos chapitres existentiels. Mon humeur est amoureuse aujourd’hui, un voile vaporeux de tendres pensées s’échappent de mon cœur, pas de mofette trop fumante dans le courant lunaire de Sodashi, mais l’alchimie de l’amour. Je laisse simplement la force derrière ce message parler d’amour et de la Vie.
Bhagavad Gita Chapitre 12 Verset 2, Krishna à Ajurna
श्रीभगवानुवाच |
मय्यावेश्य मनो ये मां नित्ययुक्ता उपासते |
श्रद्धया परयोपेतास्ते मे युक्ततमा मता: || 2||
śhrī-bhagavān uvācha
mayy āveśhya mano ye māṁ nitya-yuktā upāsate
śhraddhayā parayopetās te me yuktatamā matāḥ
śhrī : ici nom honorifique, énergie et pouvoir de : la lumière, lustre, éclat, splendeur, gloire, beauté, grâce, charme, prospérité, bien-être, de la bonne fortune, succès, bon augure, richesse, trésor, richesses, haut rang, du pouvoir, puissance, majesté, dignité royale…
bhagavān : Vishnou, ici Krishna. Vishnou représente un Eon, un pouvoir animé et animant, un courant d’existence lumineux qui rêve les mondes, un filament d’amour qui parcourt cette terre, cette galaxie et d’autres expériences cosmiques.
uvācha : dit
mayi : sur Moi
āveśhya : complètement absorbé, méditer, concentrer son esprit sur, engager, établir, fixer, fusionner, s’immerger
manaḥ : l’esprit (dans son sens le plus large appliqué à tous les pouvoirs mentaux), l’intellect, l’intelligence, la compréhension, la perception, le sens, la conscience, la volonté ; pensée, imagination, cogitation, invention, réflexion, opinion, intention, inclination, affection, désir, humeur, tempérament ; Le Lac Manasa et la Déesse Manasa ; L’Eon est aussi Manaḥpati, le Seigneur de l’Esprit, de Maitre du Cœur.
ye : vous, ceux-là
mām : Moi
nitya : toujours, perpétuellement, constamment;
yuktāḥ : join, engagé, sensible, approprié, aligné, connecté, établi dans la conscience cosmique auspicieuse
upāsate – adoration, rendre un culte, assister, suivre;
śhraddhayā : avec respect, révérence, pureté, foi, confiance, abandon, authenticité, enthousiasme, intimité, désir;
para : far, distant, éloigné (dans l’espace), opposé, postérieur, plus éloigné, au-delà, de l’autre côté ou plus éloigné de, extrême, le plus haut, suprême, chef, l’Être Suprême ou Absolu
parayā : le meilleur, l’excellent, le génie
upetāḥ : doté, possédé de, uni avec ; upeti : obtenir, rencontrer, tomber dans, implorer, se dévouer, être présent, approcher
te : ils
me : moi, par Moi
yukta-tamāḥ : dans un degré élevé d’union, de communion, de samadhi, situé au plus haut dans l’adoration, l’Immersion
matāḥ : vient de mata : considéré ou considéré comme, pris ou passant pour une pensée, une idée, une opinion, un sentiment, un point de vue, une croyance, doctrine, honorée, estimée, respectée, aimée
Traduit par wiki
Le Seigneur Bienheureux dit :
Celui qui attache sur Ma Forme personnelle son mental, et toujours s’engage dans Mon adoration, plein d’une foi spirituelle ardente, celui-là, Je le tiens pour le plus parfait.
Autre proposition
Le Sublime Eon, Maître du Coeur, dit :
Ceux qui ont engagé leur esprit avec le mien, continuellement alignés, sensibles et passionnés dans leur participation à mon émanation, ceux-là connaissent leur étincelle divine.
Ce verset présente une définition, si tant est que cela soit possible, du Yoga, le processus d’incarnation de toujours plus d’amour et de pureté dans ce monde, et du Tantra, l’interactivité passionnée et passionnelle avec la Force de Vie et de Libération. La Bhakti, l’évolution dans l’amour, la dévotion naturelle et spontanée est une composante essentielle dans la Voie de l’Extase. Bhakti mijote, marine et murit dans l’amour du Transpersonnel qui s’étend sous vos yeux, dans votre cœur, dans vos veines.
भक्ति ou Bhakti en sanscrit est traditionnellement traduit par la dévotion. La Bhakti, l’adoration, l’Amour de Dieu ou piété, la dévotion ou le service de pur amour envers Īśvara (le seigneur suprême en sanskrit), est l’une des composantes essentielles de l’hindouisme. C’est une dévotion « exempte de sollicitations égoïstes et de crainte du Tout-Puissant, [qui] implique un complet oubli de soi de la part de celui qui aime. » Le bhakti yoga (la voie de l’Amour de Dieu) représente avec le jnâna yoga (la voie de la connaissance), le karma yoga (la voie de l’action consacrée), le raja yoga (la voie des exercices physiques et spirituels) et le tantra yoga (la voie des rites magiques, la discipline personnelle suivant les ordres du tantra) les cinq voies (mārga) traditionnelles du yoga dans l’hindouisme qui sont complémentaires et coémergentes dans l’évolution individuelle.
Le terme bhakti signifie plus précisément partager, et participer à la divinité en tant qu’Autre, en engageant une relation intime, fusionnelle avec l’Inconnu. La racine sanscrite de bhakti, bhaj, qui signifie « participer », signifie la relation des bhaktas avec la Divinité. Bhakti, que l’on ne connait malheureusement plus dans nos contrées occidentales, présente notre possibilité d’une participation à notre relation avec la Nature, l’intelligence cosmique, et il est important pour nous de vraiment comprendre ce type de réunion intense avec le divin, de reconnaitre cette énergie lorsqu’elle s’élève.
Les traditions de la Bhakti couvrent simultanément des expressions variées. Certaines formes sont inclinées vers une forme intellectuelle, contemplative, ascétique et/ou méditative dans laquelle la recherche de mokṣa et sortir du samsara sont soulignés. D’autres formes démontrent l’expression extatique de l’amour pour la divinité en tant qu’amant (le poête soufi Rûmî par exemple), enfant ou parent du dévot. Le Bhāgavata Purāṇa marque ainsi la transition de la bhakti d’une sorte de vieille méditation contemplative de la divinité barattée par un amour profondément ancré, à l’ivresse folle de l’amour ressentie à travers le vent des sentiments et des émotions d’attachement à la divinité comme une ivresse spirituelle sensorielle, sensuelle, ressentie par le cœur de la joie. La personne vit l’extase, ex-stasis, en dehors d’elle même, littéralement.
Une telle personne est à côté d’elle-même avec cet amour de Dieu. Il chante, rit, danse et pleure. Il n’est plus une personne de ce monde.
Bhāgavata Purāṇa
Arjuna, Krishna, Vishnou
La dévotion par nature est fondée sur une certaine variété d’expériences émotionnelles. Elle peut provoquer un sentiment d’identité transformée dans lequel l’état ordinaire d’une personne disparaît et une saveur émotionnelle dévotionnelle basée sur la peur (bhakti populaire), centrée sur le cœur (bhakti émotionnelle), nationaliste (bhakti politique) ou universaliste (Vedanta bhakti) émerge. L’expérience émotionnelle agit comme une percée psychologique et se situe dans le contexte plus large des aspirations humaines. Dans un sens religieux, la dévotion à des degrés divers peut être cultivée par le biais de rituels structurés, le culte de divinités traditionnelles locales et de rites qui surgissent par impulsion spontanée et soudaine ou par les arts. Néanmoins, le dévot est le récipient d’une sorte de réponse émotionnelle modérée, extatique ou intellectuelle dirigée vers l’objet de son adoration, de son désir. L’histoire de Rādhā par exemple, la consorte de Krishna, présente l’émotion dominante de l’amour dans la séparation. Le désir, la jalousie, le chagrin et l’amour illicite de Rādhā sont présentés dans le poème Govindagita. Remarquablement, c’est dans les sentiments suscités dans l’amour illicite que représente métaphoriquement le genre d’amour intense nécessaire à la dévotion.
Radha Krishna
Bhakti est un mot sanscrit. Traduire en un mot un terme sanscrit, comme traduire de façon littérale dans une autre langue, c’est rester à son premier niveau d’interprétation, non englobant. La résonance du sanscrit possède plusieurs niveaux de compréhension et de pouvoir. Le sanscrit est holistique, un message biopsychique est glissé derrière le son, une signification plus profonde, l’essence d’une émotion qu’on distille ; la saveur quintessentielle de cette émotion appelée rasa, qui conduit à une transcendance des préoccupations liées à l’ego ou faux soi de l’individu, est vécu comme une pure joie impersonnelle. Abhinavagupta compare cela à ānanda (extase, bonheur). La jouissance esthétique devient alors un peu comme la contemplation du Brahman, la Totalité.
Voyons la variété de définitions et traductions du mot Bhakti proposées par le dictionnaire sanscrit en ligne :
distribution, partition, séparation, division, portion, partage, division par stries ou lignes, une stries, une ligne, une décoration panachée, une rangée, une série, une succession, un ordre, appartenant à, ce qui appartient ou est contenu dans quoi que ce soit d’autre, un attribut, prédisposition (du corps à toute maladie), attachement, dévotion, affection, la confiance, l’hommage, l’adoration, la piété, la foi ou l’amour ou la dévotion (en tant que principe religieux ou moyen de salut)
Cela a élargit la définition imaginale. Qu’avez-vous ressenti ? Comment l’amour s’exprime dans votre vie ? Connaissez vous cet amour, cette affection, cette appartenance qui ne vous laissera jamais tomber ? Plus le courant entre vous et la divinité est fort, dur et intransigeant, plus la révélation d’amour est grandiose. L’amour est l’ouverture à soi même par lequel passe votre rêve et votre émergence. L’amour crée, maintient et dissout la chrysalide de vos incubations successives, une mutation sous forme d’effeuillage fréquentiel en série. Cette bonne vieille purification, ça c’est l’amour qui vous aime fort. C’est la nature de la participation.
Comme vous l’aurez noté dans la liste des définitions sanscrit-français, je prends le temps de marquer toute une bhakti d’adjectifs et de qualificatifs, en plus de quelques interprétations. La suite de mots , et l’amour, la passion qui place l’attention dans les choses, dans le son, émet un écho de l’énergie qui se cache dans le mot sanscrit, c’est pourquoi j’énumère une bhakti en français comme une invocation de fréquences, afin que cette profusion vous amène un sentiment.
Vous êtes un sentiment. Bhakti est la transformation affective du dévot à travers le sentiment appelé Rasa. Dans la tradition indienne, il existe un lien particulier entre le rasa (sentiment), la dévotion et l’art religieux.
La nature de la vraie dévotion est très émotionnelle et provoque l’horripilation, les larmes, la perte de contrôle et la frénésie.
Bhāgavata Purāṇa (11.14: 23-24)
Les émotions pures, cristallines, naturelles et équilibrées, harmonieuse même si intenses, sont les épices de la vie. Les sons et les rythmes du sanscrit induisent un sentiment, ils sont l’essence de ce sentiment. Et cette bhakti en français se réverbérant dans l’imaginaire vous amène l’opportunité d’un sentiment, et aussi de pouvoir formuler votre propre syntaxe si cela vous enchante.
“Raso Vai Sah”
Rasa comme Brahman,
Vraiment le seigneur est rasa
Taittiriya Upaniṣad, Ananda Valli, 7.2
La Bhakti est une transe de révérence à votre connexion source, une force qui se manifeste dans l’acte spontanée d’aimer le divin, la Nature, la Vie, les pouvoirs animant de cette terre et pourquoi pas de l’Univers.
Rati, l’amour pour Krishna qui s’élève du cœur du bhakta est l’expression spontanée de la propre nature extatique de Krishna, la Présence Divine, la Nature. Peu importe que vous lui donniez un nom ou non, que vous la personnifiez ou non. Bhakti, c’est la manifestation zélée de votre confiance, reconnaissance et gratitude envers la sève de la Totalité, tout ce qui est en train de se passer ; c’est l’envie de croitre avec la Nature, comme un arbre nourri par l’amour et la joie, la connexion avec la Terre et les éléments et qui atteint le ciel.
La Bhakti est un ravissement esthétique et sensuel, une célébration éternelle de la vie, des mystères et des cycles de la Nature; de nombreux peuples célèbrent la vie par des rites et des jeux, en usant des sens et de l’imagination, et ce parfois dans de grands détails et des élaborations fractales. Les bhakticchedam, par exemple, sont les lignes ou stries (bhakti) de peinture ou de décoration (en particulier les marques de séparation ou de distinction sur le front, le nez, les joues, la poitrine et les bras, qui dénotent la dévotion (bhakti) à Vishnou, ou Krishna. Ce sont des symboles de vénération, d’activation et de protection, des éléments de rituel d’alignement avec la Nature. En ritualisant votre vie et certaines décisions, dans l’écoute de vos instructions personnelles provenant de votre connexion source, au-delà des identités du soi esclave, en conscience cosmique, soutenu par les lois de la Nature, la Divinité accorde sa grâce et sa générosité sur vous. Le versement du lait, le bain dans le curcuma et l’eau de coco, la combustion et la purification de l’encens en bois de santal, les senteurs, les couleurs des fleurs, du beurre clarifiée et des intentions animent les éléments et le lieu du rituel à une fréquence élevée, quand la puissance de la vie s’écoule en paix.
Cet état raffiné évoque le calme et la sérénité qui se traduisent par une saveur d’être pur assimilé à une béatitude éveillée.
Du fait que chaque expérience rasa vise l’état de repos mental, il est naturel de tirer la conclusion que toute expérience rasa culmine dans l’expérience de śānta rasa, ou la rasa de paix.
Abhinavagupta
Abhinavagupta a placé śānta comme le rasa le plus élevé en raison de sa relation avec l’état de mokṣa (libération), de sorte que l’expérience poétique peut se rapprocher de la réalisation du Brahman. Abhinavagupta était profondément impliqué dans le monde du Śaivisme du Cachemire et s’intéressait au lien étroit entre le rituel tantrique et l’expérience esthétique. Pour Abhinavagupta, regarder une pièce de théâtre ou lire un poème pour le sahṛdaya (lecteur sensible) nécessite une perte du sens du temps et de l’espace présents. Passer le seuil de l’éternité. Puisque nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe, notre implication doit être d’un type plus pur que ce que nous vivons normalement. Nous ne sommes pas directement et personnellement impliqués, donc nos cœurs répondent avec sympathie. L’ego est transcendé, et pendant toute la durée de l’expérience esthétique, nous nous trouvons dans un état de calme mental et émotionnel, qui est vécu comme un pur bonheur indifférencié. Il dit que cela arrive sur le même terrain que les expériences mystiques, à la fois inhabituelles et impersonnelles dans lesquelles le soi individuel est dépassé. L’art vous transporte en dehors du faux vous même dans l’Autre Réalité.
Bhakti, c’est le partage intime avec votre être profond, et c’est le chemin le plus sur vers l’extase, vers l’Etre extatique. L’Absolu est extatique, il est Sat Chit Ananda (Vérité Conscience Félicité) dans sa véritable nature. Ananda est le baiser de l’énergie du Transcendant. La Bhakti, c’est la joie irrépressible lorsque votre cœur est rempli de la conscience de la Terre qui vient pour vous rencontrer, c’est une emprise du cœur, une obsession amoureuse, une langueur passionnelle, un courant maniaque qui vous transporte et fait de vous un porteur de lumière, un Bhagavanmaya entièrement dévoué à Vishnou, Krishna ou Shakti, la Mère Eonique, la force animée et animante du monde. Autrement appelée Maya, la Nature est l’enchanteresse et l’enchantement, la magie du monde, la sorcellerie de Devi qui s’amuse des mystères de l’apparition et de l’émergence, dans toute sa majesté.
La Bhakti, c’est votre Bhava, votre disposition naturelle, en tant qu’enfant lumineux né du pur amour, à tendre vers votre étincelle d’éternité. La disposition est la clé de l’intention, la mère pourrait on dire. Et Bhakti est l’expression de votre complicité avec la Nature elle-même. Les Bhaktas ne laissent rien s’interposer entre eux et la Nature, entre eux et la Loi Naturelle, entre eux et la Source de vie.
La Bhakti, c’est le flux de votre vie. La Bhakti, c’est la force de vie elle-même qui vous traverse, c’est le jeu du Courant Kundali qui vous a emporté. La Bhakti, c’est un engagement live stream 24/24 avec Shakti, l’énergie créatrice, une communication interactive et continue avec son environnement local et non local, l’incarnation de qui vous êtes vraiment. La Bhakti est ancrée dans l’expérience humaine.
Je choisis de t’aimer
en silence,
car en silence
je ne trouve aucun rejet…
Je choisis de t’aimer
dans la solitude,
car dans la solitude
personne ne t’appartient, sauf moi.
Je choisis de t’adorer
de loin,
car la distance
me protège de la douleur…
Je choisis de t’embrasser
dans le vent,
car le vent est plus doux
que mes lèvres…
Je choisis de te retenir
dans mes rêves
car dans mes rêves,
tu n’as pas de fin…
Djalâl ad-Dîn Rûmî
Chez Rûmî, mais aussi chez la plupart des poètes soufis, le paradoxe fondateur est celui de l’identité […]. Dieu est à la fois radicalement “autre” par rapport à l’homme puisqu’Il est inaccessible au plan de l’Essence, et “le même” dans la mesure où Il est accessible par ses attributs manifestés dans l’humain. De même, l’homme est totalement “autre” tant qu’il se perçoit comme quelque chose de distinct de Dieu et qu’il se considère comme un être à part entière. Lorsqu’il devient “rien”, il est “Tout”, et il n’existe plus d’altérité entre lui et Dieu. Cette transmutation de l’être spirituel de l’homme n’intervient que grâce à l’Amour. Elle s’exprimera donc en termes de relations amoureuses entre l’amant humain et son Bien-Aimé divin.
Alberto Fabio Ambrosio, Ève Feuillebois et Thierry Zarcone, Les derviches tourneurs. Doctrine, histoire et pratiques (Cerf, 2006).
Tous les rasa sont vraiment un. Pour Abhinavagupta, śṛngāra rasa (amour amoureux) est le rasa essentiel et unifié qui sous-tend toutes les expériences de plaisir. L’amour est donc le fondement même de tout plaisir esthétique. Cette théorie représente à la fois la singularité et la multiplicité du rasa. Par conséquent, l’amour ou rati est le bhāva fondateur. Lorsqu’il est intensifié, il est transformé en amour amoureux. Rādhā et Kṛṣṇa représentent des amants éternels dans la dynamique de l’union et de la séparation.
La Bhakti représente l’immersion dans l’amour par l’amour, car l’amour est Tout. L’amour, c’est la conscience de cette planète. C’est de l’amour que nous venons, c’est l’amour qui nous transmute, nous initie, nous élève, et nous amène dans le nouveau monde. L’amour est la Beauté Sublime de ce monde.
Ne reste que parmi les amoureux, des autres éloigne-toi.
Bien que ta flamme embrase le monde,
Le feu meurt par la compagnie des cendres.
Djalâl ad-Dîn Rûmî
Il s’agit d’une évidence en soi, pour soi, il ne s’agit ni de croyance aveugle encore moins de fanatisme, qui n’est qu’une fausse identité connecté à l’implantation étrangère se pavanant dans le monde. Bien que l’amour en soit un, il est vécu différemment à cause des différents types et dispositions des personnes qui le vivent. J’ai confiance que beaucoup d’entre vous présents sur ce site ressentent cet élan transformateur ayant lieu à notre époque, vers la Nature et la Vérité de qui vous êtes vraiment. Si vous vous êtes déjà engagé avec les lois naturelles, l’impulsion que vous exprimez vous revient avec une certaine abondance de réalisations synchrones et d’intensités lucides, vous aurez remarqué, surtout dans les domaines que vous aimez.
Si l’humanité veut poursuivre ses aventures plus en avant dans le temps, et dans l’espace qu’offre gracieusement cette planète vivante, la reconnaissance interactive avec la Nature est un passage incontournable. C’est pour relever son caractère sacré que je l’appelle Déesse, et parce que cela me fait plaisir; je place dans le terme Déesse les choses élevées qui s’expriment à partir du Silence. Elle est tellement tout. Si le terme vous déplait, entendez Nature, et Sa Beauté Silencieuse; entendez Pouvoir animant, Force de vie, Elle est tout cela.
Sa bhakti dans nos régions a été tant et tant réprimée, bafouée, pervertie. Vivre selon le gouvernement de l’eau et suivre un chemin qui a du cœur fait de Dame Nature une mère alliée redoutable, tellement dangereuse que Sa présence a été quasi anéantie par des millénaires de répression, suppression et subversion. Mais cela, c’est sans compter les irréductibles, qu’Elle appelle, fort! Elle est venue me chercher sous la forme d’un tigre blanc dans un rêve au début des années 2000, et ce rêve ne s’est jamais arrêté. Et oui, l’amour incarné dans le tigre; il incarne l’esprit farouche et libre des félins, une petite attention de Mère Kali envers mes dispositions naturelles. Je portais et je porte une prédisposition bhaktaienne, et je considère cette rencontre onirique et lucide comme mon point de départ de l’interactivité consciente avec la Déesse Terre, même si je l’appelais depuis quelque temps déjà, comme on chatouille les moustaches d’un chat.
Ci-dessous, un de mes sons préférés, Bhavani Ashtakam composé par Adi Shankara. Cette octave anime une bhakti profonde, l’abandon dans l’ultime refuge, le giron de l’Existence elle-même personnifiée sous le nom Bhavani.
Pas de traduction cette fois ci, laissez vous emporter par le sentiment du courant sonore.
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